Et si on lisait ?

#166

"Le confident" (2010)

Hélène Grémillon

Éditions Plon puis Folio

Camille vient de perdre sa mère et découvre, parmi les lettres de condoléances, un courrier tout à fait singulier, sans signature, qui ne semble pas lui être adressé. Mais d'autres lettres lui parviennent, de cette même écriture.

Ce roman est une merveille d'intrigue narratologique. Le lecteur, comme Camille, découvre ces lettres mystérieuses et voit se tisser un écheveau incroyable, par bribes. Et voilà la force incroyable de ce récit : les fils sont brisés et nous donnent juste ce qu'il faut d'informations pour comprendre une partie de l'ensemble. De secrets en malentendus, le puzzle se reforme et tout s'emboîte. Alors page après page, nous comprenons - ou croyons comprendre - quelle est la vérité. Sauf que cette vérité est plurielle et que chaque personnage lui-même n'en détient qu'une partie. Les narrateurs s'intercalent et permettront au lecteur, tout comme Camille, de comprendre le fin mot de l'histoire. De son histoire.

Et nous, d'en rester abasourdi.

L'autrice, en architecte virtuose, nous balade dans sa fiction et c'en est jubilatoire. Tout cela ne serait que prouesse technique si le roman ne proposait pas, en outre, une peinture psychologique de personnages féminins particulièrement juste et fine.

Un roman vraiment marquant.