top of page
  • Instagram
  • Facebook

Et si on lisait ?

  • Photo du rédacteur: Audrey Sabardeil auteur
    Audrey Sabardeil auteur
  • 16 nov. 2024
  • 2 min de lecture

"Cramés" (2024)

Philippe Pujol

(Éditions Julliard)


Après "La Fabrique du Monstre" qui (nous) plongeait dans les Quartiers Nord de Marseille et décortiquait leur singularité, après "La Chute du Monstre" qui démontait le système politico-mafieux tentaculaire à l'oeuvre dans la ville, voici " Les enfants du montre", désignés sous ce mot : "Cramés".


Philippe Pujol délaisse dans ce 3ème opus les chiffres et les statistiques. Il retourne sur le terrain, va à la rencontre des minots. Ceux qu'on ne connait pas, à qui on ne parle pas, qui vivent dans ces cités des Quartiers Nord d'une manière qu'on ne peut pas soupçonner. Il est notre oeil et notre oreille.

Son enquête est une rencontre, une discussion avec eux, avec leur mère, leur sœur, leur tante. Et nous en sommes le témoin ébahi. C'est une immersion dans ces lieux et ce milieu où, même Marseillais, même Marseillais de ces Quartiers, on ne va pas et dont on n'a pas une idée juste.


"Cramés" est un livre glaçant de lucidité. Sur une vérité dont on aimerait qu'elle ne soit pas. Mais dans ces pages qui se lisent presque comme un roman, ce que l'on a frôlé de ces gosses parfois dans la rue - un regard, des mots, un ton, un rire, une expression - prend une résonance nouvelle.

Le journaliste-passeur fait de ces vulnérables les protagonistes d'une histoire qui n'est hélas rien d'autre que la réalité crue de notre époque, de Marseille - et d'ailleurs ?

Il faut lire "Cramés" et ne plus fermer les yeux, ne plus regarder ailleurs. Il en va de ces vies brisées, de cette ville et du pays entier.


Le chantier est immense. Et avec les leviers utilisés habituellement, on se fourvoie complètement. C'est ce qui apparaît clairement ici.


Je fais le vœu que des responsables politiques nationaux et locaux lisent "Cramés". Et s'en saisissent pour que ce témoignage précieux ne reste pas lettre morte.


 
 
 

Commentaires


bottom of page