
Bain de jouvence chez mes amis les gauchos
- Audrey Sabardeil auteur
- 15 sept.
- 3 min de lecture
Je suis revenue de la Fête de l’Huma avec de la poussière sur les godasses, des refrains militants dans la tête, du pastis et du rhum sur les papilles, et… un énorme sourire.
C’était ma première participation et je peux le dire : l’expérience est à la hauteur de sa légende.
610 000 personnes cette année — record d’affluence. Une marée humaine où se mêlent familles, militants, musiciens, fêtards, lecteurs, bénévoles et employés. Une armée bien décidée à ne pas faire la guerre et à passer un bon moment, tous ensemble.
Entre deux bars à huîtres, à un jet de tranches de gingembre du Bar à Rhum, et sous la grande roue, un énorme chapiteau blanc : le Village du livre, géré avec efficacité et gentillesse par l’équipe de la librairie La Renaissance venue de Toulouse.
Dans cet immense barnum où se côtoient éditeurs, auteurs, libraires, militants et lecteurs de tous âges, j’ai retrouvé mes camarades auteurs : Anouk Langaney, Maurice Gouiran, Gilles del Pappas, Pierre Luciani, Jean-Hugues Oppel, Pascale Chouffot , Alexandre Courbon, l'adorable Gilles Verdet et quelques autres… Une bande d’écrivains, de raconteurs d’histoires et de militants du noir, prêts à toutes les joutes oratoires et à tous les éclats de rire.
Le tribunal littéraire du samedi à 18h fut un grand moment : un juge en robe rouge (Gilles del Pappas), des assesseurs, des avocates générales particulièrement mordantes, des avocat(e)s de la défense en verve, tous en robes, et les auteurs de polar dans le boxe des accusés. Plaidoiries passionnées, arguments acérés, humour et coups de théâtre. Micaline Leroux-Lenci, élève-avocate chargée de défendre Cargo blues a été brillante. D'ailleurs, elle a remporté le prix de la meilleure plaidoirie.
Quant au prix du polar de l'Huma, pour lequel un jury avait lu et délibéré pendant plusieurs semaines auparavant, quel verdict ? Pascale Chouffot l'a remporté pour "La théorie des ondes" Que voulez-vous, on ne peut pas toujours gagner ! Biensûr, j'aurais voulu que Cargo blues soit distingué, mais à l'apéro qui a suivi, plusieurs membres du jury m'ont dit que la question avait été très discutée, que ça s'était joué à un cheveu que "Cargo blues" ne gagne.
Par ailleurs, quelle énergie dans cette Fête ! Et quel état d'esprit admirable ! Tout le monde se tutoie, discute, écoute, s'intéresse, échange, sourit ...
Ce qui m’a le plus touchée ?– Les bénévoles, innombrables et souriants, capables de déplacer des montagnes et des piles de bouquins en deux minutes.– L’organisation : logistique à la fois militaire et joyeuse.– Les lecteurs qui venaient feuilleter Cargo blues entre deux concerts, un T-shirt CGT sur le dos ou un drapeau palestinien dans les cheveux.– L’ambiance de fraternité, ce mélange unique d’engagement politique et de fête populaire.
Bref, un franc succès pour Cargo blues (quasiment tout le stock est parti) et une expérience complètement dingue pour moi. Je repars avec l’impression d’avoir signé des livres dans une fête foraine géante, où la littérature a trouvé sa place entre une conférence de géopolitique et un concert endiablé. Et ça, c’est beau.
Merci aux équipes de la librairie La Renaissance, aux organisateurs, aux camarades auteurs et surtout à celles et ceux qui sont venus me voir au milieu de ce tourbillon. La prochaine fois, je reviendrai avec un pull supplémentaire et un appareil photo digne de ce nom - il y a de belles images à faire ...
En attendant, une assiette d'huîtres-vin blanc pour le petit déj' avec Gilles del Pappas et Anouk Langaney, la foule ininterrompue qui afflue vers les scènes, un bébé qui fait ses premiers pas devant l'agora de L'Humanité, une discussion avec un tailleur de pierres aux mains abîmées et aux yeux pétillants, la voix vibrante de Leïla Shahid à la tribune, uen casquette CGT en strass façon bling-bling (🤨), un échange instructif avec un militant de l'asso VISA (https://visa-isa.org/formation) , voilà quelques-uns des souvenirs gravés 😉
Video-montage de ma Fête de L'huma...

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