Et si on lisait... une dystopie de haut vol ?
- Audrey Sabardeil auteur
- 23 janv.
- 2 min de lecture
"2084 : la fin du monde" (2015)
Boualem Sansal
(Ăditions Gallimard)
đAcadĂ©mie Française
En Abistan, Dieu est grand et partout. Personne n'aurait mĂȘme l'idĂ©e de penser le contraire. D'ailleurs, l'Appareil veille au grain et contrĂŽle tout et tous. Mais la magnificence de Yölah n'empĂȘche pas la tuberculose, et c'est pourquoi Ati est au sanatorium. Un jour, entre ces murs, le cerveau de ce trentenaire dĂ©raille : un rĂȘve de libertĂ© se forme dans sa tĂȘte ...
Dans ce roman à l'écriture exigeante qui se réclame orwellien, l'auteur détaille avec clairvoyance les mécanismes du conditionnement. La satire est évidemment partout et, au vu de l'actualité (Boualem Sansal, 80 ans, est actuellement toujours embastillé par les autorités algériennes ! ), on ne peut que lire cette dystopie avec un sentiment amer. Quelque chose de glaçant. Un sentiment d'urgence aussi. à considérer que la liberté est précieuse et menacée. Partout, tout le temps. Et que toutes les luttes pour la préserver ou la recouvrer sont légitimes et vitales.
Pour autant, je dois dire que ce roman - aussi important soit-il dans son propos - m'est tombé des mains. Ma lecture a été laborieuse. Je suis restée en marge, témoin d'un héros qui n'a pas pris vie à mes yeux. De mon point de vue, ce texte relÚve davantage de l'essai philosophique que du roman. J'ai eu bien du mal avec ce récit que j'aurais voulu plus rythmé, moins explicatif. Définitivement, je n'étais pas au niveau de ce texte à la trÚs belle plume.
Je referme ce roman avec la conscience que pendant que je lisais ce roman et me permettais une critique, cet auteur libertaire de 80 ans, reconnu et salué par la critique, croupit dans une prison algérienne à cause de ce qu'il écrit. Le réel pire que la dystopie. C'est terrifiant !

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