Et si on lisait ... un phénomène littéraire populaire ?
- Audrey Sabardeil auteur
- 19 févr.
- 2 min de lecture
"Les yeux de Mona" (2024)
Thomas Schlesser
Éditions Albin Michel
Mona a 10 ans. Et ce matin-là, tout à coup, c'est le noir complet. Elle ne voit plus rien, du moins pendant une heure entière. Ses parents affolés la conduisent après de specialistes. Pourvu que la cécité ne revienne pas ! Ils en appellent à la médecine.
Henry, le colosse de grand-père que la petite aime tant, croit en une autre méthode : l'emmener à la rencontre du Beau pour qu'elle s'en abreuve ...
Je suis allée vers ce roman ultra-plébiscité à petits pas. Comme au cinéma, je me méfie toujours des block-busters. Ce titre, aussi, me laissait penser que ce serait une belle histoire mélo et facile. Ce que je fuis. Mais il y avait cette couverture, fragment de toile de maître, qui me faisait de l'oeil. Alors j'ai tenté, un peu malgré moi, assez persuadée que je n'irai pas au bout de ces 500 pages.
Pourtant, j'ai été séduite.
D'abord par cette vulgarisation intelligente de dizaines d'oeuvres de toutes époques et de tous styles, du Louvres, d'Orsay et Beaubourg. Pendant une bonne première moitié du roman, j'ai pensé qu'il était un prétexte adroit et plaisant pour combler quelques-unes de mes innombrables lacunes en matière d'Histoire de l'art. Dans la même veine que l'avait fait "Le monde de Sophie" pour la philo dans les années 90. Puis (enfin!), l'intrigue du roman s'est épaissie, a pris sa propre place. Les personnages se sont incarnés et le discours sur les oeuvres s'est mieux emboîté dans le récit. À moins que ce ne soit l'inverse.
Toujours est-il que "Les Yeux de Mona" s'est révélé pour moi une bonne surprise, loin de tout ce que je lis habituellement. Comme quoi, ça a fait du bien d'être détrompé. Un immense succès populaire en librairie qui n'a rien de facile ni de prémâché. Les spécialistes diront sans doute exactement l'inverse, mais qu'est-ce que ça peut faire ?
Et si on lisait ... un phénomène littéraire populaire ?
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